Exposition personnelle : Par tous les bouts du monde - HONFLEUR - GALERIE BOURDETTE-GORZKOWSKI - 22 mai au 4 juillet 2021

Exposition personnelle : Par tous les bouts du monde 

HONFLEUR

22 mai au 4 juillet 2021

GALERIE BOURDETTE-GORZKOWSKI

11 cours des Fossés

14600 Honfleur

06 11 54 54 79

02 31 89 19 13

galeriedaniellebourdette@wanadoo.fr

Vernissage samedi 22 mai de 15h à 19h

Rencontre et dédicace du dernier livre samedi 12 juin de 16h à 19h


« J’ai rêvé de mille nouveaux chemins, je me suis réveillé et j’ai repris le mien »

Proverbe chinois.

Les temps des confinements et du repli me sont apparus comme des étapes propices au travail de peinture, j’évoque le mot travail en pensant à cette chose étrange qui opère à notre insu lorsque l’on choisit de laisser macérer l’imaginaire dans le bain des souvenirs  et de laisser dériver les images emmagasinées. Ainsi, l’esprit agit de sorte que peindre, dessiner ou les deux à la fois consiste à extraire ce qui résulte de cette macération et à en extraire le suc.

Les mécanismes de la création reprennent naturellement leur cours par le simple fait de paginer les carnets de voyages, ou de manipuler les objets rapportés des bouts du monde. Ceux-ci constituent mon cabinet de curiosité aux vertus stimulantes dont les chuchotements suffisent souvent à redémarrer ma soif de peindre, les jours où l’obscurité se fait épaisse.

La construction du voyage imaginaire plonge ses racines dans le terreau des souvenirs, dans les antichambres d’un rêve éveillé. Des fulgurances surgissent, des visions adviennent venues d’on ne sait quel temps, colportées peut-être par des anges, djinns, yokaïs ou fantômes.

Le tableau posé au centre de l’atelier est un capteur dans lequel s’organisent figures, décors et formes qui n’étaient pas toujours attendues, qui semblent transmises. Le peintre serait-il visité ?

Certains lieux sont ainsi entrés dans mes sujets au point de façonner mes univers personnels : Patios coloniaux des villes cubaines, intérieurs baroques, cités lagunaires d’Afrique ou d’Asie, villes tentaculaires, cités labyrinthes, rhinocéros portant le monde, pachydermes, hippopotames, bancs de poissons entrainant des barques chargées dans un périple fou.

De quels pays prétendent venir ces joyeux capharnaüms ?

Chaque tableau est un pays en lui même, un pays où tout est à la fois observé et modifié, transformé, c’est une scène de comédie parfois, un petit théâtre de choses pour lequel l’ordre rationnel n’est jamais verrouillé, où le sens est laissé en suspend pour mieux permettre de se laisser couler dans les méandres de la peinture.

La sensation que provoque l’acte de peindre me procure l’illusion d’un curieux don d’ubiquité. Que signifie le fait d’être confiné dans son atelier lorsque les murs s’évaporent dès que les formes et les couleurs arrivent et dès que le sujet émerge du néant comme une révélation ?

La fenêtre du tableau est salvatrice, je l’ai souvent constaté, elle offre des échappées sans cesse renouvelées. En ces temps de repli, peindre « mes bouts du monde » ne m’est jamais autant apparu nécessaire, comme la quête d’une géographie personnelle et la poursuite d’horizons intérieurs qui s’étendent de la porte de mon atelier à l’infini des terres que les rêves savent arpenter.  

C.R.

Mars 2021